Alors que l’Angleterre déclare, à son tour, la guerre à l’Allemagne, les journaux, réduits désormais à une feuille, consacrent leur première page aux envolées patriotiques et au « bourrage de crâne ».
Le Populaire titre, le 6 août, sur toute sa une : « Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Au Parlement Français, un même élan unit tous les Citoyens pour la défense de la Patrie. »
Le Télégramme barre sa une du 5 août : « Les Belges tiennent tête aux Allemands » puis, en sous-titre : « Une victoire belge ». Celle-ci ne sera pas confirmée.
Loin de ces envolées et de ces mensonges, la deuxième page évoque une situation locale qui se complique. Beaucoup d’entreprises, faute de bras, tournent au ralenti : les Chantiers de la Loire et les chantiers Dubigeon n’ont plus que la moitié de leur personnel ; la raffinerie Billard ne tourne plus qu’avec une seule équipe. L’usine LU, en pleine réorganisation travaille exclusivement à la fabrication de biscuits pour l’armée. Le charbon réquisitionné pour les troupes et la marine se raréfie pour les entreprises et son prix s’envole pour les particuliers. Les cafés eux-mêmes, soumis à la rigueur du temps, doivent fermer à 21 h.