« Le Préfet de la Loire-Inférieure a l’honneur d’informer les familles des militaires présents sous les drapeaux pendant la durée de la guerre, qu’en vertu d’un décret du 2 août 1914, elles pourront présenter à la Mairie de la commune où elles résident une demande en vue de percevoir une allocation journalière de 1 fr.25. » peut-on lire dans Le Populaire du 7 août 1914.
Le départ des hommes à la guerre prive les familles de revenus, d’autant que certains soldats emportent avec eux les maigres économies du ménage. Dans chaque canton, des commissions sont chargées d’examiner si les demandes sont justifiées ; lourdeur administrative qui va retarder les premiers versements et augmenter les difficultés des plus pauvres.
A Nantes, toute famille justifiant que son soutien est parti sous les drapeaux peut obtenir une carte lui donnant droit à des repas gratuits servis dans les 16 restaurants municipaux gérés par le Bureau de Bienfaisance. Les repas chauds comprennent soupe, ragoût, lait café… Pour alimenter ses restaurants, la ville a obtenu que les abats (têtes, joues, queues, langues, cœurs, foie, rognons…) des animaux abattus dans les entreprises qui fabriquent des conserves pour l’Armée lui soient remis gratuitement. Fin septembre, 600 000 repas avaient été servis.