Engagé dans la bataille d’Ypres au service des ambulances, Alphonse de Châteaubriant, ancien élève du Lycée de Nantes, évoque son quotidien dans une lettre à sa sœur domiciliée à Nantes :
« Je ne crois pas trahir un secret en te disant que nous sommes en Belgique ; nous y avons eu des temps épouvantables, des pluies terribles, puis un froid intense à vous couper les oreilles… Nous faisons, nous, tringlots, le travail de roulage que nécessite l’ambulance, toujours dehors par tous les temps ; chercher de la paille, du foin, assurer les ravitaillements, convoyer les blessés, voilà nos occupations. J’ai eu l’honneur dernièrement, conduisant une charretée de chaux pour la désinfection des tranchées, de recevoir une pluie d’obus, vingt projectiles dont pas un éclat ne m’a touché. »