Après la guerre de mouvement, voici venu le temps de la guerre de position. C’est une sorte de guerre de siège où l’on cerne de tranchées, mais un siège mené en rase campagne. L’intensité du feu de l’artillerie donne l’avantage à la défensive sur l’offensive, empêche le mouvement, empêche la bataille au sens classique, napoléonien. Comme dans la guerre de siège on utilise beaucoup les mines que les sapeurs viennent placer sous les lignes adverses
Louis Vuillemin, compositeur et chef d’orchestre, ancien élève du Lycée de Nantes, est agent de liaison, sur le front d’Argonne, chargé de porter plis et messages du Poste de commandement aux officiers de premières lignes. Il note dans son « Carnet d’un agent de liaison » :
« L’une des physionomies les plus effroyables de la guerre m’est révélée : la guerre de mines. Du sol qui tremble soudain n’importe où, n’importe quand. Un cratère qui s’ouvre. Une éruption qui tue. Et, comme dans un spasme final, la terre qui fuit, glisse et se retasse en engloutissant de pauvres êtres gesticulant.
Appel. On dresse trois rubriques : Blessés. Tués. « Disparus ».