jeudi, 4 février 1915

La propagande creuse sa tranchée

Dans Le Populaire du 4 février :

 

« Vous savez combien les fantassins sont braves dans les tranchées. Avec leur tempérament, fait de courage et de primesaut, ils se sont accommodés de cette vie exceptionnelle, pénible et dure et, depuis des mois, par des prodiges d’ingéniosité, d’endurance et de bonne humeur, ils sont parvenus à rendre habitable leurs demeures souterraines. Le jour où il leur faudra les quitter, ils ne le feront pas sans regret. Je n’invente rien… Un ami me l’écrivait hier :

 

 

« Même dans les tranchées il y a du feu. A la faveur de la nuit, on y a transporté des braseros et, si quelques imprudents et quelques téméraires ont eu les pieds gelés c’est qu’ils n’ont pas suivi les conseils qu’on leur donnait. La nourriture est abondante et excellente. Les poilus ont engraissé pour la plupart. Il n’y a guère que les muscles qui soient un peu raidis par l’inertie forcée et les longs séjours près des créneaux. Mais chacun retrouvera ses jambes quand l’ordre viendra et ils sont nombreux les poilus qui préfèrent la tranchée au cantonnement… »