Le 2 février, le journal monarchiste L’Espérance du Peuple s’en prend violemment au Lycée de Nantes et à son proviseur.
Extraits :
« Depuis un certain temps, quelques élèves de philosophie éditaient un journal intitulé simplement l’Anarchie. Les jeunes gens trouvent que la plus belle philosophie est celle de la CGT, de Bonnot…
Que ces jeunes gens de 17 ans, aveuglés par des théories pernicieuses, publient de tels articles, cela indique une étrange mentalité, dont il faudrait peut-être trouver l’origine dans certains cours enseignés… Mais ce qui engage singulièrement le responsabilité du Proviseur, c’est que l’Anarchie était vendue par ses éditeurs à leurs camarades. Et cela en plein Lycée… Certains élèves du Cours de Saint-Cyr… plusieurs fois, interpellèrent les philosophes marchands de journaux, leur reprochèrent leur attitude. Des altercations se produisirent… Mercredi matin une rixe très grave eut lieu. Les élèves de Saint-Cyr écoeurés de voir la vente se continuer entrèrent dans la cour d’honneur où donnent les classes aux cris de : « A bas les philosophes! ». Les élèves de philosophie, rédacteurs de l’Anarchie répondirent par des cris de : « A bas la guerre! » et ces doux pacifistes engagèrent la bataille contre les Saint-Cyriens; le combat fut acharné.
Le censeur d’abord, le proviseur ensuite intervinrent – enfin! Ils furent conspués... »
Le journal précise ensuite que seuls les Saint-Cyriens furent sanctionnés (une consigne aussitôt levée) alors que les philosophes ne furent pas punis.