samedi, 6 février 1915

Le « soixante-quinze »

La journée patriotique  dite « du 75 », prévue le 28 février, excite la muse chez certains Nantais.

 

Marcel Chabot envoie au Populaire une longue pièce de vers consacrée au fameux canon dont voici un extrait :

 

« Canon, œuvre de mort, œuvre de délivrance,

Boute notre ennemi hors de la douce France !

Canon, œuvre de sang, de massacre et d’horreur

Dans tes hoquets de fer exhale la fureur !

Canon, noir fossoyeur, creuse avec tes obus

La tombe des tyrans emportant leurs abus !

 

Soixante-quinze, viens sauver l’âme française

Qu’emporte dans son vol sacré la Marseillaise ;

Canon aux reins d’acier que le Germain envie,

Viens briser les Kaiser brutaux, de sang grisés,

Pour que tous les Etats soient tout harmonisés ;

Viens faucher à jamais les haines délétères,

Canon, viens massacrer la dernière des guerres ! »