C’est le titre de l’éditorial du Populaire.
Beaucoup de Nantais ayant de la peine à situer les Dardanelles sur une carte, les éditorialistes se font pédagogues mais, emportés par la routine, ils voient déjà Anglais et Français pénétrant à Constantinople et en tirent, sur plusieurs colonnes, les conséquences sur la suite de la guerre.
Cependant, échaudés par leurs erreurs passées, ils se montrent plus prudents qu’à l’automne 1914.
Gaston Veil termine ainsi son éditorial du Populaire :
« Si nous nous emparons des Dardanelles et si nous pénétrons dans Constantinople, ce sera pour nous un grand avantage à beaucoup de points de vue. Mais comme nous ne voulons pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, nous attendrons qu’il soit mort ou tout au moins à l’agonie, pour dire tout le bénéfice que nous retirerons de sa dépouille ».
Sage prudence, pour une fois, car l’opération des Dardanelles s’avérera un échec, et Constantinople restera un objectif inaccessible.