mercredi, 17 mars 1915

Les tranchées entre Histoire et tourisme

Le 14 mars, dans Le Phare, Maurice Schwob consacre un éditorial, sur trois colonnes, à  « La guerre des tranchées ».

Comparant les tranchées creusées à l’occasion de la guerre de Crimée (1854 – 1855) à celles d’aujourd’hui, il en déduit que cette guerre d’usure sera fatale aux Allemands comme elle le fut autrefois aux Russes. Il illustre son propos par des dessins représentant les tranchées.

 

g 17 mars 1915

 

 

 

Le 14 mars, c’est aussi le jour où le Nantais Léon Jost, ancien élève du Grand Lycée, arrive sur le front. Trois jours plus tard, le 17 mars, il découvre les tranchées en Artois :

« Avec un homme pour me diriger dans le dédale des boyaux, je vais jusqu’au poste de commandement chercher des cartouches. J’ai alors l’occasion de parcourir tout le secteur de notre compagnie jusqu’aux tranchées de deuxième ligne, et de voir quelle véritable petite ville souterraine cela représente. Avec des rues, à l’entrée desquelles une plaque indicatrice porte les noms, ses carrefours, ses places, ses jardins publics même…

Par endroits, de nouvelles percées se préparent, des boyaux nouveaux se creusent pour raccourcir les communications. On croit presque rêver, quand on réfléchit que, sur tout le front de 400 kilomètres, on peut voir une semblable organisation et que, de Dunkerque à Belfort, on pourrait y cheminer sans interruption. Cela, certainement, ne sera pas une des moindres curiosités, la guerre terminée, pour ceux qui n’en auront pas eu le spectacle, d’aller visiter les tranchées. » (Journal de Léon Jost)