Le 21 mars, à 1 h30 du matin, deux dirigeables allemands, Zeppelin, survolent Paris, et lâchent 5 bombes qui occasionnent des dégâts matériels et blessent une dizaine de personnes.
Les éditorialistes des journaux nantais passent sous silence le manque de vigilance des autorités militaires, qui laissent l’ennemi survoler la capitale, et utilisent les stéréotypes habituels de la propagande pour dévaloriser l’adversaire.
Sous le titre « Nocturne Teuton » Gaston Veil, dans Le Populaire ironise : « Le bilan de cette nuit se borne à peu de chose, et vraiment les artilleurs des Zeppelins ne sont pas très adroits » avant de dénoncer : « Une fois de plus, nous constatons la sauvagerie des Allemands… qui détruisent et qui tuent pour le plaisir de détruire et de tuer. »
Son confrère du Phare, sous le titre « Les chercheurs d’ombre » dénonce la lâcheté de l’ennemi qu’il oppose à la conduite chevaleresque des aviateurs français : « Alors que nos flottilles d’aéroplanes visent des fortifications, des hangars, des quais et des entrepôts militaires, des casernes… alors que ces expéditions se font ouvertement, que nos aviateurs sont des soldats, eux arrivent comme des voleurs dans la nuit et se conduisent comme de vulgaires assassins. »