C’est le titre d’un article du Phare, ce jour, qui cite le témoignage de M. Corrini, consul général d’Italie à Trébizonde :
« Dans le district de Trébizonde, les Arméniens ont tous été internés à partir du 24 juin, puis envoyés, accompagnés de gendarmes, dans des résidences lointaines en Mésopotamie. Mais pour les quatre-cinquièmes ce fut la mort occasionnée par des cruautés inouïes… L’ordre d’internement vint de Constantinople, du gouvernement central et du Comité Union et Progrès. Les autorités locales et même les populations musulmanes tentèrent de résister et de diminuer le nombre des victimes en les cachant, mais ce fut en vain. Les ordres de Constantinople étaient catégoriques et tous durent obéir.
De quatorze mille Arméniens habitant Trébizonde, qui ne provoquèrent jamais de troubles ni de désordres, il n’en restait plus qu’une centaine lors du départ du consul le 24 juillet. M. Corrini assure que pendant un mois il assista à des scènes effroyables, à des exécutions en masse d’innocents, au passage sous les fenêtres du consulat des colonnes d’Arméniens implorant du secours… »