Le 25 septembre aux premières heures de l’offensive de Champagne, le caporal grenadier Jacques Vaché est blessé à Le Mesnil-lès-Hurlus.
Hospitalisé à Nevers, il écrit à son père, le 1er octobre, les circonstances de sa blessure.
« J’ai été blessé dans les circonstances suivantes : devant moi le sac de grenades à distribuer que portait un camarade a pris feu par suite d’une balle, et m’a sauté aux yeux (Résultat : quelques égratignures) – Je me retourne pour fuir et présente ainsi mes musettes à grenades – Mes grenades asphyxiantes éclatent, et j’entends les autres fuser… affolement, on étouffe – Heureusement que je ne perds pas la tête – Je cesse de respirer, m’arrête, me déséquipe rapidement et jette au loin mes autres grenades – Puis je me sauve en suffoquant, les jambes douloureuses – J’ai des petits éclats dans la cuisse, mollet, cheville gauche, et un encore dans le mollet gauche – On me les a retirés – sans endormir – J’ai tenu jusqu’au dernier… où j’ai crié – Mais quelles souffrances ! Vraiment ceux qui se font couper la jambe en fumant une cigarette sont prodigieux. »