« Ni lassitude ni défaillance » (Le Phare) ; « La paix par la victoire » (Le Populaire).
Les journaux nantais saluent par ces titres le discours-programme prononcé la veille par Aristide Briand à l’occasion de la présentation de son gouvernement de guerre à la Chambre.
Tous louent l’intervention brillante de l’enfant du pays :
« Ce programme est suffisant ; il pourrait se passer de tout commentaire. Mais le Président du Conseil l’a développé avec son talent habituel ; il y avait même cette fois-ci dans son langage quelques chose de plus, et son discours lui a valu un des plus beaux, en tout cas un des plus purs succès de sa carrière. » (Le Populaire)
Dans le concert de louanges, Clemenceau fait entendre une musique moins bien accordée :
« M. Briand, au lieu de dire ce qu’il faut taire comme Millerand, ou taire ce qu’il faut dire comme Viviani, a su se taire et parler avec opportunité. Il a été plus habile, reconnaissons-le. Il ne nous a pas inspiré plus de confiance. Pas une parole précise, pas un engagement formel, pas d’acte ; des mots, des mots… » (L’homme enchaîné, 4 novembre)