Comme on l’a vu dans une précédente chronique, l’hiver, la guerre de tranchée se résume à un duel d’artillerie ponctué par des explosions de mines.
C’est cette guerre qu’évoque Maurice Digo dans ses Carnets le 13 et le 14 décembre :
« Lundi 13 décembre : Il gèle. Les artilleries se réveillent. Une averse de torpilles laboure le ravin de l’Etang et nos contre-pentes.
Ce soir, corvée de soupe. Marmitage de shrapnels : 2 tués. Au retour je prends la garde au… où le 12e vient d’avoir 3 tués par les batteries de 75.
Au jour, dans un des casques, je compte 32 petits trous. »
« Mardi 14 décembre. Il gèle. Ciel noir. Paysage désolé.
Un bombardement de torpilles, heureusement trop long pour nous, bouleverse la route Perthes-Ripont et ses abords. Le cimetière où sont enterrés les camarades tués depuis l’attaque est complètement retourné.
Vers 9 heurs, relève par le 153e pendant un bombardement de crapouillots.»