« Nous avons déjà les receveuses des tramways, nous allons avoir bientôt les wattwomen…[conductrices de tramway]
C’est en plein accord avec le service du contrôle que la Compagnie des Tramways nantais a décidé la formation d’une section de wattwomen.
Celles qui ont été recrutées parmi les receveuses, de préférence des veuves, des femmes de mobilisés ou de prisonniers, et qui offrent les meilleures qualités de sang froid pour ces nouvelles fonctions, ont, depuis quelques jours, sous la surveillance de conducteurs, commencé leur apprentissage sur toutes les lignes électrifiées. Après un stage d’au moins quinze jours, elles vont pouvoir, seules, conduire les voitures qui leur seront confiées.
La guerre nous réserve ainsi de ces surprises… » (Le Populaire)
Le conflit, dans un premier temps remet chaque sexe à sa place : les hommes au front, les femmes à l’arrière, gardiennes du foyer, gardiennes aussi du moral du Poilu par la correspondance et invitées à remplir des tâches bien féminines : infirmières… L’enlisement du conflit change la donne ; pour faire tourner le pays et la machine de guerre les femmes accèdent aux travaux et aux responsabilités des hommes. Résignation aux dures réalités de la guerre ou premiers pas d’une émancipation ?