mardi, 25 janvier 1916

« Une pièce qui amuse nos soldats »

La revue du 81e RIT de Nantes « C’est beau… mais », que nous avons déjà évoquée dans de précédentes chroniques (23 décembre 1915, 3 janvier 1916) continue son chemin sur le front, selon Le Phare :

 

« On vient de la jouer devant un parterre de généraux ! Le général commandant le corps d’armée a convoqué à son quartier la vaillante petite troupe… et une représentation particulièrement brillante a été organisée devant les officiers des différents états-majors. Même le général commandant l’armée a rehaussé de sa présence l’éclat de cette soirée… Le général, exprimant l’avis de tous, n’a pas ménagé ses félicitations :  « Voici une pièce qui amuse nos soldats, qui, d’un bout à l’autre, est spirituelle, alerte et fine, qui abonde en couplets émouvants et patriotiques et qui n’est jamais grivoise. On n’a pas souvent l’occasion de goûter un pareil régal, même en temps de paix.' »»

La représentation dont il est question eut lieu à Gouy (Pas-de-Calais), le 15 janvier, devant le général d’Urbal, Commandant la Xe Armée.

 

A cette époque, Louis Vuillemin, compositeur et ancien élève du Lycée de Nantes, écrit que ce n’est pas aux tranchées, dans le feu de l’action, que le poilu développe des idées noires ou des sentiments de révolte, mais quand il est au repos. Il rajoute :

« Le spectacle, dont la fortune est aujourd’hui complète, rend d’éclatants services. Il attire le soldat, le retient chaque soir, le distrait, l’amuse, le fait rire.

Le soldat, ayant ri, se trouve mieux armé.

Oui ! Qui l’eût cru ? Le théâtre, à la guerre, est une façon de sixième arme ! Tous les chefs, grands, moyens et petits, s’accordent à trouver en lui l’un de leurs plus puissants moyens d’action : celui qui maintient au niveau nécessaire le moral, cette autre baïonnette du soldat

Ces chefs – les grands – ont donc inspiré, ou tout au moins, favorisé l’initiative dite du « Théâtre aux armées ».

           

Sur le rideau de scène du 81 RIT, qui sera peint quelques mois plus tard, il est écrit : « Le théâtre du 81e Territorial tue le cafard ».

 

c 25 janvier  16