Dans la nuit du 29 au 30 janvier, un Zeppelin volant à 3 500 mètres d’altitude, a lâché 11 bombes sur Paris qui ont endommagé 6 immeubles et tué une cinquantaine de personnes.
Lors du précédent raid sur la capitale (le 21 mars 1915), les éditorialistes nantais s’étaient consacrés à dénoncer la barbarie « teutonne » sans jamais mettre en cause le manque de vigilance des autorités militaires françaises. Cette fois-ci, le silence n’est plus possible. « Encore ! » titre Gaston Veil dans Le Populaire. Il accuse :
« On nous a dit, on nous a crié sur les toits… que notre capitale était désormais admirablement défendue contre toutes les attaques. Les zeppelins pouvaient venir, ils trouveraient à qui parler.
Eh bien ! les zeppelins sont venus et je ne lis pas dans les dépêches qu’ils aient trouvé à qui parler… »
Et, après s’être demandé pourquoi nos aviateurs, dont on vante « l’habileté et l’audace », n’arrivaient pas à venir à bout de « masses comme celles-là » il termine :
« On a beaucoup parlé ces temps derniers de la crise de notre aviation ; cette affaire comme beaucoup d’autres, s’est terminée sans que nous sachions comment. On nous a simplement dit : « Taisez-vous ! Tout est arrangé ! »
J’ai idée, d’après ce qui vient de se passer à Paris, que tout n’est pas aussi bien arrangé qu’on le prétend. »
A suivre…