mercredi, 2 février 1916

« Le médecin démoralisateur »

Sous ce titre, Le Populaire rend compte de la séance, la veille, du Conseil de guerre du XIe  Corps d’armée qui s’est tenue à Nantes :

 

« Le docteur Théodule Delogne, réfugié belge, comparaît devant le Conseil pour avoir tenu à diverses reprises des propos décourageants pour la population.

Du rapport, nous retenons que l’inculpé s’installa à Plessé il y a bientôt dix mois. Pendant tout le temps qu’il exerça dans cette localité, il  tint les propos les plus démoralisants, en s’adressant toujours aux paysans et aux soldats.

Il dit notamment que le roi des Belges aurait dû laisser passer les ennemis, car nous serions déjà Allemands, que nous ne pourrions jamais être victorieux, que la Belgique restera allemande, et autres phrases antipatriotiques. Il bafouait aussi bien les souverains belges que nos gouvernants.

La population de Plessé finit par s’indigner de cette étrange attitude, si bien que Delogne fut arrêté il y a 3 mois ; il a subi depuis de la prison préventive.

L’inculpé reconnaît les propos, mais dit qu’il ne leur avait pas prêté une grande importance.

Après un réquisitoire sévère… le Conseil condamne le docteur Théodule Delogne à trois mille francs d’amende. »