En première page, Le Populaire publie la photo ci-contre avec ce commentaire :
« Pour les garantir contre les gaz asphyxiants, on a distribué à tous les soldats du front des masques protecteurs qui leur donnent une physionomie qu’en tout autre moment on pourrait qualifier de comique.
Afin d’être certain que, le moment venu, chaque soldat a bien son masque protecteur exactement ajusté, on en passe de fréquentes inspections et on vérifie le bon état des compresses. »
Depuis la première attaque allemande au gaz (du chlore) près d’Ypres, le 22 avril 1915, les armes chimiques sont désormais utilisées par les deux camps. L’obus chimique (et non plus la grenade) est devenu la forme habituelle de dissémination d’agents de plus en plus toxiques. Parallèlement on améliore les masques respiratoires mais leur distribution dans les unités est lente. Cette photo, dont l’objectif est de rassurer l’arrière, devrait inquiéter un public averti, car les protections respiratoires portées par les poilus ne conviennent plus aux armes chimiques utilisées.