lundi, 12 juin 1916

L’espoir de la délivrance

L’offensive victorieuse de l’armée russe, sous le commandement du général Broussilov, contre l’armée autrichienne en Galicie et Bukovine, offre aux éditorialistes nantais l’occasion d’oublier les déboires de l’armée française à Verdun, et de réconforter l’opinion.

 

Cependant, Gaston Veil, dans Le Populaire, ne crie pas victoire, car il estime que la décision se fera à l’Ouest et, tout en se félicitant des succès russes, il écrit :

« Espérons donc qu’il se passera bientôt du nouveau et que nous verrons l’incendie s’allumer, consumant nos ennemis d’un bout à l’autre des tranchées… M. Briand, accompagné du général Joffre et du général Roques, vient de se rencontrer avec M. Asquith et les chefs de l’armée britannique. Ce sont là les indices d’une action qui se prépare et qui sera peut-être le commencement de la délivrance ».

 

Depuis le 14 février, Français et Anglais préparent une offensive sur la Somme. Les journalistes le savent mais ne peuvent l’écrire, sauf de façon allusive. Les soldats, eux s’y préparent.

Ainsi le Nantais Maurice Digo, cantonné depuis le 1er juin à Bray-sur-Somme, écrit dans ses Carnets, le 3 juin :

« L’après-midi, conférence du Colonel aux officiers et sous-officiers. Il s’agit d’une grande offensive franco-anglaise destinée à provoquer la rupture, par une série de mouvements à objectifs réduits ».

 

La bataille de la Somme commencera le 1er juillet 1916.