Le billet quotidien de Verax, dans Le Populaire d’hier, a été rasé, comme un condamné, par les ciseaux de Dame Anastasie : on ne lui a laissé que 8 poils.
Son crime ? Si l’on en juge par les 8 lignes réchappées du massacre, il aurait ironisé sur une circulaire d’un général interdisant à ses hommes de se raser la moustache.
Dans son billet de ce jour Verax revient sur l’incident : « Quand même nous ne disons pas un seul mot qui puisse nuire à la Défense nationale ou à l’Union sacrée, ces messieurs n’hésitent pas à saccager notre prose. Il faut bien qu’ils passent le temps, et comme ils ne relèvent que d’eux-mêmes, ils ne se gênent pas.
Nous autres, nous sommes soumis au régime du bon plaisir, et quand Anastasie a des vapeurs, nous écopons
Pour nous consoler on nous assure que la liberté de la presse n’est pas abolie ».