A propos de la déclaration de guerre de l’Italie à l’Allemagne et de la Roumanie à l’Autriche – Hongrie, le général Buat note dans son Journal :
« Cet événement peut avoir de grandes conséquences mais je crois que les gens se leurrent qui en déduisent une fin rapide de la guerre ; j’estime, au contraire, qu’il faut nous armer de patience… et autrement aussi.
Que vont faire les boches ? L’Autriche à elle seule, ne peut évidemment tenir tête à trois adversaires. Donc, il faudra la secourir. Avec quoi ? Sur le front russe, il ne reste plus rien à prélever. Il faudra donc prendre des forces chez nous. Mais chez nous, tout prélèvement est impossible, en raison de nos attaques, si le front n’est raccourci. La nécessité du raccourcissement du front allemand m’apparaît donc comme inéluctable.
Si l’ennemi se retirait derrière la Somme et le canal du Nord, il ferait l’économie de deux à trois corps d’armée ; ce serait déjà quelque chose, avec l’avantage d’être derrière une bonne barrière défensive… ».
Edmond Buat voit juste en anticipant le retrait des Allemands, qui se fera sur la ligne Hindenburg, à partir du 25 février prochain ; plus tard cependant qu’il ne l’imaginait.