C’est le titre d’un article du Populaire, qui écrit : « M. Poincaré et les généraux Joffre et Roques ont visité, dimanche et lundi, les troupes des deux rives de la Somme auxquelles ils ont apporté les félicitations du pays… ».
Le général Guillaumat donne sa version de la visite à son épouse, dans une lettre de ce jour :
« J’ai eu, par une pluie battante, un temps de chien, une boue infecte, le plaisir et l’honneur de recevoir d’illustres hôtes : le Président, le ministre, le généralissime et leur suite ordinaire. Pour des raisons de sécurité probablement, l’Armée nous avait fixé rendez-vous dans un abri à poux, où il y avait 20 mm d’eau. Poincaré a été furieux et est venu à mon P.C. après avoir attrapé le ministre qui n’en pouvait mais. On est donc descendu dans notre trou où au moins il y a des chaises et l’électricité, et Poincaré a exposé ses idées sur la tactique pendant que Joffre était affalé, ayant l’air bien fatigué. Pas un mot du cœur, pas une allusion aux efforts faits, aux souffrances, aux fatigues des troupes. Jamais on aura une idée d’une pareille inconscience ».