Maurice Digo est en permission à Nantes.
Il écrit dans ses Carnets :
« Très mauvaise permission. En dehors de l’épouse et de très rares personnes, l’ARRIERE tient le coup. Chaque jour s’élargit le fossé qui sépare le pauvre biffin, voué à toutes les disgrâces, de tout ce qui vit à partir de quelques kilomètres en arrière jusqu’aux confins du pays.
Il faut bien reconnaître que le combattant a favorisé la diffusion de cet état d’esprit par le récit d’actes héroïques, plus conformes à la littérature de Presse qu’à la simple réalité, mais il est tout de même choquant de constater que le banal exposé des événements, objectif et sans artifices, soulève la réprobation unanime, à moins qu’il ne provoque un sentiment irritant d’indulgence, de condescendante pitié ».