Le poilu qui vient en permission à Nantes peut être déstabilisé quand il retrouve, après l’enfer du front, une ville qui est une véritable ruche avec son port encombré de bateaux et de marins de toutes nationalités, ses usines tournant à plein régime, ses commerces très fréquentés et des spectacles nombreux, joyeux dans les cabarets, théâtres, cinémas…
Au théâtre Graslin, on peut applaudir « La fille de Madame Angot » samedi, puis, dimanche « Mireille » et « La fille du régiment » en attendant, la semaine prochaine, « Horace » et « Le malade imaginaire ».
Les cinémas programment « L’invasion » « film merveilleux sur l’espionnage allemand en Angleterre », « La Forêt qui écoute », grand drame, « Les actualités de la semaine » qui « nous transportent en Champagne avec d’autres alliés », « Télégraphie sans fil » l’histoire d’un naufrage provoqué par une mine, et, dans un registre comique, « Les millions de Mamz’elle sans l’sou » et « Les soldats de plomb ».
A l’Apollo, Hugnon présente sa revue intitulée « L’Hugnon fait la farce » « œuvre fine, spirituelle, très couleur locale… Les auteurs ont mis en scène des types nantais, interprétés par M. Hugnon, avec un caractère qui tient du grand art. Demain, ces types qui ont nom : le Monsieur de la salle, le Père Gatepaille, Mohammed Ben Couss-Couss, la Blanchisseuse de Sèvres, seront des plus populaires ».
Comme l’écrivait Maurice Digo, dans la précédente chronique, « l’arrière tient le coup » ; quant au moral du poilu ??