Un député ayant évoqué la possibilité d’accorder le droit de vote aux femmes, une fois la paix revenue, le chroniqueur du Phare écrit :
« Avant la guerre, j’estimais, avec beaucoup d’autres, que les femmes avaient des choses plus intéressantes à faire que de fréquenter des Comités, des réunions électorales ; et je les voyais mal se mêler à nos luttes politiques. Je redoutais, au surplus, et je m’en accuse, leur frivolité pour des décisions dont peut dépendre le sort du pays.
Aujourd’hui, mon opinion est tout autre. A l’industrie, au commerce, à la campagne, à l’atelier, la femme a fait preuve d’une énergie qu’aucun homme n’aurait dépassée. En face de la nécessité, au milieu d’angoisses qui auraient pu abattre son courage, elle s’est révélée l’égale de l’homme.
Certes, il serait souhaitable qu’on l’arrachât à ce milieu de travail le plus possible, pour la rendre à son véritable état d’épouse et de mère de famille…
Et puisqu’aussi bien les femmes, en suppléant les hommes, ont conquis les mêmes droits qu’eux, il serait profondément injuste de les leur refuser ».