En réplique au blocus mis en place par les Alliés, l’Allemagne s’était lancée en 1915 dans une intense guerre sous-marine. L’affaire du Lusitania avait ralenti l’activité des U-Boote allemands.
Le 9 janvier 1917, l’Allemagne persuadée après Verdun et la Somme que la décision ne se fera pas sur terre, décide de lancer la guerre sous-marine à outrance à partir du 1er février. Afin d’asphyxier l’adversaire les sous-marins allemands enverront par le fond tous les bateaux, de guerre et de commerce, des Alliés et ceux des neutres qui les ravitaillent.
Les journaux nantais du 2 février annoncent et commentent la nouvelle : « La guerre sous-marine à outrance » titre Le Populaire, alors que Le Phare indique, en sous titre : « Elle va préciser l’attitude des neutres », ce qui nourrit les commentaires de Gaston Veil et Maurice Schwob.
Les regards des deux éditorialistes sont tournés vers les USA. Gaston Veil résume la pensée générale par cette remarque : « Je ne puis supposer qu’ils choisissent une solution intermédiaire qui consisterait à protester platoniquement contre la menace boche et à continuer leurs voyages sur mer, si rémunérateurs qu’ils soient, désormais exposés à tant de risques. On ne pousse pas en général l’amour de la neutralité et du bénéfice commercial, jusqu’à courir une mort presque certaine ».