C’est en petits caractères et en page intérieure que les journaux nantais titrent pour la première fois sur ce qu’on appelle maintenant (en tenant compte du décalage entre les calendriers russe et français) « La révolution de février ».
Le 8 mars (23 février) une manifestation de femmes réclamant du pain et l’arrêt de la guerre déclenche l’insurrection à Petrograd.
En quelques jours, ouvriers et soldats se rendent maîtres de la capitale.
Censure oblige, les journaux minimisent les faits voire les déforment :
« Des troubles se sont produits à Petrograd. Des rencontres entre la troupe et les grévistes ont eu lieu. La foule acclame les soldats pour bien marquer que son mécontentement n’est pas dû à la prolongation de la guerre, mais se tourne uniquement contre ceux qui, par leurs gaspillages, leur corruption et leur incurie, empêchent le merveilleux effort de la grande nation russe d’aboutir à la victoire ».
Le Phare
Les chancelleries occidentales craignent que la Russie ne traite une paix séparée avec l’Allemagne ce qui reporterait les forces ennemies mobilisées à l’Est sur le front Ouest. Il est donc urgent de rassurer l’opinion sur la volonté des révolutionnaires de continuer le combat contre l’Allemagne.