Sur le front de l’Aisne, dans le secteur du Chemin des Dames, le général Nivelle prépare une offensive.
Maurice Digo note dans son Carnet :
« A travers un paysage monstrueux de camps, de dépôts de munitions, de parcs à matériel, d’artillerie de tout calibre depuis le 75 jusqu’aux formidables tubes d’A.L.G.P. repris le chemin des tranchées.
Une foule hétéroclite circule en tous sens. Coudoiement, bousculade, embouteillage, mais chacun va vers sa besogne sans s’occuper du voisin…
L’offensive doit commencer dans deux ou trois jours sous le commandement du général Nivelle sur le front Soissons-Reims avec la plaine de Laon comme premier objectif.
Des montagnes de munitions sont à pied d’œuvre, des renforts de toutes provenances affluent chaque jour vers les cantonnements de réserve. On est optimiste… Sur la route, le vacarme est assourdissant, on avance à coups de fouets et à coups de gueule dans une bousculade insensée ».