vendredi, 30 mars 1917

« Le mouvement révolutionnaire russe »

C’est le titre de l’éditorial de Gaston Veil.

 

Plus que tout autre, le directeur du Populaire s’intéresse à ce qui se passe en Russie.

Il y consacre chaque semaine deux ou trois éditoriaux, même si la chose est compliquée :

« Nous suivons toujours avec un intérêt passionné le développement de la révolution russe en essayant de voir clair dans cette situation quelque peu compliquée. Les nouvelles nous arrivent morcelées et incomplètes. Aussi est-il difficile de les relier entre elles et d’en dégager une impression très nette ».

 

L’intérêt de l’éditorialiste est moins motivé par l’expérience révolutionnaire en cours que par la question de savoir ce que va faire le nouveau pouvoir sur la question de la guerre :

« Nul plus que nous ne souhaite que la révolution russe aille dans la voie démocratique aussi loin que possible. Mais nous n’oublions pas que nous sommes en guerre, et que la nécessité que tous les peuples de l’Entente soient unis complètement contre l’ennemi commun prime tout le reste. Aussi faisons-nous des vœux pour que la Révolution russe, tout en se développant normalement, ne prenne pas une voie où sa diplomatie pourrait différer de la nôtre ».