Le 16 avril au matin, les troupes françaises placées sous les ordres du général Nivelle partent à l’assaut de la route de crête entre l’Aisne et l’Ailette, appelée Chemin des Dames.
Le général Guillaumat se veut optimiste. Il écrit à son épouse :
« Nos attaques commencent aujourd’hui et viendront appuyer et confirmer les succès anglais. »
Maurice Digo engagé dans la bataille, vit une journée apocalyptique.
De son carnet nous extrayons ce passage :
« Par un miraculeux hasard, j’ai pu franchir les deux réseaux sans m’attarder à la recherche des chicanes, mais dans toute cette mortelle ferraille claquent et étincellent les balles et dans l’éclair que dure la traversée, je vois à droite et à gauche des corps accrochés qui n’avancent plus. Je ne pense à rien ni à personne, mais le sentiment de ce suicide écœurant et ridicule me bouleverse ».