Ce jour, le directeur de l’école de garçons de la rue du Moulin termine son rapport sur l’année scolaire écoulée ; encore sous le choc des révoltes récentes il essaie de comprendre mais en appel au devoir :
« L’année scolaire s’achève donc avec l’espoir d’une paix prochaine favorable à la France, mais au milieu des inquiétudes et des souffrances de l’heure présente. Chacun, dans des circonstances si graves, doit chercher à faire son devoir…
Un courant de lassitude qui s’explique, mais qui doit disparaître, a passé dans la population ; le découragement s’est fait un moment sentir. Devant tant de misères, tant de souffrances, tant de deuils, la résistance tendrait à faiblir. Les mères souffrent particulièrement. Mais que ne souffriraient-elles plus tard, si l’ennemi, profitant d’une paix avantageuse, nous attaquait à nouveau dans quelques années ? On comprend, dans une alternative aussi prévisible, les paroles du poète encourageant la mère au sacrifice de son fils pour la patrie :
…O femme ! ta tendresse a déformé cette âme ;
S’il ne sait pas mourir, tu n’as pas su créer ! »
Conclusion du rapport du directeur 31 juillet 1917
Le front le 18 juillet 1917 ; dessin d’un élève de l’école de la rue Noire (AMN)
La guerre est toujours au cœur de l’enseignement.