Le général Guillaumat écrit à son épouse : « L’Havas de ce matin nous annonce que Petrograd est aux mains des maximalistes [Bolcheviks]. »
Les journaux nantais consacrent toute leur première page à l’événement. « La nouvelle révolution russe – L’anarchie triomphe à Pétrograde » titre Le Populaire où Gaston Veil reprend, dans son éditorial, la question qui l’obsède depuis le début de la révolution russe : peut-on encore compter sur l’alliance russe ?
Sous le titre « Les maximalistes maîtres de Pétrograde ont déposé Kerensky », le journaliste du Phare écrit : « L’insurrection triomphe à Pétrograde. Kerensky est déposé. Le pré-parlement est dissous. Lénine est reçu au Soviet parmi les acclamations et le Soviet inscrit, dans le programme de ce qu’il appelle « le nouveau régime », les principes suivants : 1° offre d’une paix démocratique ; 2° remise immédiate de toute la propriété rurale aux paysans ; 3° transmission de toute l’autorité aux Soviets ; 4° convocation rapide de l’Assemblée nationale constituante.. ». Et le journal commente : « Que va –t-il se passer ? Il n’est pas possible que les Lénine et les Trotsky mènent impunément aux abîmes un grand peuple… ». Le journaliste espère un sursaut des patriotes autour des Cosaques : « C’est le premier noyau des forces qui vont essayer de tirer la Russie des griffes des sinistres bandes de Lénine et de Trotsky, alias Bronstein ». Qu’il est lourd de sens cet « alias Bronstein » !