vendredi, 7 décembre 1917

Le crime de Lénine

C’est le titre de l’éditorial de Gaston Veil dans Le Populaire.

Quel est donc ce crime ? La mise en place de la dictature bolchevique ? « Il brise impitoyablement toutes les résistances, celles des civils et celles des militaires ». Mais : « Tout ce que fait Lénine à l’intérieur ne nous regarde pas ; c’est une affaire à débrouiller entre ses compatriotes et lui ». D’ailleurs ses compatriotes le soutiennent : « Ces hommes ont aux yeux de la masse le mérite de faire quelque chose et de tenir leurs promesses. C’est là un fait très rare en politique dans tous les pays… Ils se sont engagés au partage des terres, et ils ont aussitôt décrété qu’il n’y avait plus de propriétaires. Les maisons mêmes ont été remises à des comités de locataires ».

La promesse «  qui est un crime et qui pourtant fait en ce moment toute leur force : les maximalistes ont fait miroiter la paix aux yeux de la foule. Il semble que là ces fanatiques auraient dû être retenus par quelques scrupules. Ils n’étaient pas seuls à faire la guerre : ils avaient des alliés loyaux et fidèles, qui même s’étaient lancés dans cette mêlée pour les soutenir, pour ne pas manquer à la parole donnée…. J’ajouterai que la France, moins que toute autre nation, méritait d’être lâchée par des révolutionnaires. Ceux-ci n’auraient pas dû oublier que tout homme libre a toujours deux patries, la sienne et puis la France… ».

 

Et Gaston Veil conclut : « Tout se tient sur toute l’étendue des différents fronts, et ce qui se passe là-bas a sa répercussion ici. Nous avons confiance dans la science de nos généraux pour remédier au mal causé par l’indigne abandon des Russes ».