mercredi, 2 janvier 1918

L’imagination prend l’air

Pour commencer l’année sur une note optimiste, Le Populaire s’essaie à trouver des aspects positifs à la guerre :

« On peut affirmer sans crainte de démenti, que la guerre actuelle aura fait progresser l’aviation plus que vingt ans de paix…

En 1914, au moment de la déclaration de guerre, les avions, à une ou deux places, monoplans ou biplans… volaient à la vitesse de 80 à 90 kilomètres à l’heure. Le rayon d’action des aéroplanes ne dépassait pas 200 à 250 kilomètres… Actuellement on fait couramment des avions biplans à trois places ayant des rayons d’action dépassant 200 km et susceptibles d’enlever une charge importante de projectiles. Pour les avions plus légers, d’observation et de chasse, on a réalisé la vitesse de 200 kmh. Ce sont là des progrès immenses accomplis en moins de trois ans…

La constatation de ces progrès nous permet de nous poser la question : que deviendra l’aviation après la guerre ? »

 

Si l’on remplace les projectiles par des réservoirs d’essence, à nous l’Amérique !

« La distance de Brest à New-York est en chiffres ronds de 4 500 km : à la vitesse de 200 kmh cette distance serait franchie en moins de 24 heures et le voyage transatlantique serait ainsi l’affaire d’une journée. Entre Paris et Marseille… la distance pourrait être couverte en moins de 4 heures et il sera possible de partir de la capitale le matin, d’aller déjeuner sur la Cannebière et d’être rentré le soir à Paris pour dîner ».

 

Après avoir dispersé d’un coup d’aile tous les risques liés au transport aérien le journaliste conclut :

« De même que la vie renaît de la mort, de même les engins de destruction les plus terribles que l’homme ait jamais inventés se transformeront en instruments de prospérité, d’échanges entre les peuples enfin arrachés aux entreprises sanglantes du militarisme prussien ».

 

Coïncidence : c’est aujourd’hui que la Grande-Bretagne met en place un Ministère de l’Air.

 

a 2 janvier

La guerre aérienne vue par une élève de l’école Emile Péhant (AMN)