« Un foyer national israélite en Palestine » annonce en titre Le Populaire qui précise que cela se fait : « en conformité du plan du gouvernement britannique ». Sans la citer, le journal fait allusion à la déclaration Balfour du 2 décembre 1917.
Le Phare publie le même communiqué qu’il développe avec un long article intitulé : « Le sionisme ». Après avoir défini la notion, fait l’état de la diaspora juive dans le monde et rappelé la vigueur de l’antisémitisme dans certaines régions le journaliste aborde le cas du fondateur du sionisme Thomas Herzl :
« Un juif allemand ; vous vous attendiez, n’est-il pas vrai, amis lecteurs, à trouver un allemand dans cette affaire comme en mainte autre ? » Selon l’auteur de l’article, avec un tel fondateur le sionisme était voué à l’échec : « Le mouvement parut ne pas prendre tout le développement escompté, peut-être à cause du caporalisme allemand de son chef. Plus le sionisme avait l’apparence d’une entreprise politique allemande, et plus il devait inquiéter les Israélites libéraux ».
La prise de Jérusalem et la décision britannique de créer un foyer national juif en Palestine « dégermanisent » le projet sioniste à l’avantage des alliés : « Quoi qu’il advienne du sionisme, cette manifestation nationale intéressante ainsi que l’influence religieuse et sociale dont disposent dans le monde les Israélites sont dorénavant favorables aux Alliés. C’est là une belle victoire diplomatique… et particulièrement opportune par l’appui que nous trouverons désormais auprès des riches communautés juives d’Odessa… ».
Il est bien difficile d’échapper aux stéréotypes et au tropisme du moment.