Sous ce titre, reprenant les informations de la presse suisse, Le Populaire publie un long article décrivant une situation quasiment insurrectionnelle en Allemagne : « 300 000 grévistes – 280 usines en chômage ».
Le journal, c’est de bonne guerre, exagère les troubles, mais les grèves sont bien réelles. Elles sont en lien direct avec les pourparlers de paix entre Russie et Allemagne. Les négociations d’armistice, entamées le 3 décembre 1917, ont repris après une interruption, début janvier. Les Russes sont acculés. Lénine est prêt à accepter les conditions allemandes pour arriver le plus tôt possible à la paix. Il est mis en minorité par Trotski qui espère en un soulèvement des « prolétaires allemands » pour exiger « une paix sans annexion ni indemnité ». C’est la première revendication des grévistes. Ce qui fait écrire au Populaire : « Les journaux allemands accusent les bolchevikis, et surtout Trotsky, d’être la cause des troubles actuels ».
Les grèves qui éclatèrent en Allemagne et en Autriche, permirent aux bolcheviks de se bercer quelque temps d’illusion mais elles furent vite dissipées par les dures réalités de la guerre, l’armée allemande reprenant sa marche victorieuse vers Petrograd.