lundi, 18 février 1918

Permissions conjugales

Le Phare annonce la publication de la loi étendant à toutes les femmes salariées, épouses de mobilisés, le droit à un congé de durée égale à la permission de leur mari : dix jours. Ce droit était jusque-là réservé aux employées du ministère de l’Armement et des Fabrications de guerre.

 

 

Le journaliste commente :

 

« Voilà une loi humanitaire à laquelle applaudiront tous ceux qui ont souci du bon moral de nos poilus. Ceux-ci, dans les longues attentes des tranchées, comme dans les minutes ardentes des combats, pensent au congé prochain, à l’heureuse perm’ où ils reverront parents, femme et enfants…

Etait-il humain vraiment de les séparer de leur femme pendant ces dix jours, de leur femme qui, pour subvenir à ses besoins et envoyer quelques douceurs au poilu, n’avait pas hésité à entrer à l’atelier et à faire des travaux souvent pénibles, jusque-là réservés aux hommes. Etait-il humain que le mari fut isolé tout le jour, chagriné, désorienté tout près de sa femme qui continuait à l’usine son labeur quotidien…

Et, les dix jours écoulés, ils rejoindront avec un courage raffermi l’un, le chemin du front, l’autre, celui de l’atelier ».

 

Le courage raffermi ?