La présence américaine s’intensifie à Saint-Nazaire et à Nantes.
La presse, muselée par la censure, n’évoque que les fêtes et commémorations mais passe sous silence les activités militaires.
Pourtant, les Sammies ne laissent pas la population indifférente comme en témoigne la directrice de l’école de filles de la rue Léon Say :
« Dans ce quartier où les élèves peuvent journellement constater quelle ardeur nos alliés américains déploient pour nous sauver, grande est la sympathie pour la République des Etats-Unis. La classe se fait sans cesse au bruit des lourds transports automobiles du grand hôpital américain du parc Lelasseur et le soir il n’est pas rare que nous voyions quelques uns et même quelques unes de nos élèves faisant gravement une partie de balle avec des soldats amis. Souvent nos enfants voient arriver de longs convois de blessés qui entrent à l’hôpital, et tout naturellement la pitié et la reconnaissance s’emparent du cœur de ces enfants qui unissent dans un même sentiment d’admiration et de gratitude les héros français et les héros américains.
Tout dernièrement, elles ont pu apercevoir de la petite rue Similien longeant l’école au nord, le cortège funèbre de deux soldats américains et elles ont été douloureusement impressionnées par la grandeur imposante que donnait au convoi la musique, jouant une marche funèbre. Au passage des deux cercueils placés sur des prolonges d’artillerie et recouverts du drapeau américain, les cœurs se serraient et des larmes brillaient dans les yeux ».
Les camions américains dans les rues de Nantes ; dessin d’élèves de l’école du boulevard de la Colinière (AMN)
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