Les journaux nantais rendent compte de la conférence tenue par Paul Fort « justement nommé le Prince des Poètes » à la salle Gigant.
Selon Le Populaire : « il dit les débuts du « Symbolisme au Théâtre et la nécessité d’une « renaissance pour l’Art ». Pour lui, les décors sont très secondaires, l’idée du poète seule doit satisfaire l’auditeur… Son discours, émaillé de fortes pensées sur les événements actuels, nous dit aussi son grand patriotisme et son inaltérable espoir dans la victoire prochaine. Il parle de Reims, de sa cathédrale, il la voit reconstruite, la Belgique délivrée du joug odieux renaît plus belle et plus grande. Tout cela est dit avec un art infini qui émeut jusqu’aux larmes.
L’orateur se montre bien ce qu’il est, un charmeur, un érudit. Il termine par une déclaration patriotique qui soulève à nouveau les applaudissements de tous ».
Paul Fort |
Poésie et lyrisme patriotique ne font pas forcément bon ménage. Guillaume Apollinaire, ami de Paul Fort et témoin au mariage de sa fille en 1913, écrit à Madeleine Pagès en 1915 : « J’ai reçu le bulletin lyrique idiot où Paul Fort prince des poètes à la manque, chante les batailles de loin et en un langage vraiment stupide ».