Dans Le Populaire, le chroniqueur Verax s’indigne :
« L’arrivée des Parisiens et des réfugiés des provinces envahies a excité les appétits d’un tas de gens qui jusqu’à ce jour n’avaient pas eu l’occasion d’exploiter la situation.
Propriétaires et locataires rivalisent pour profiter à leur tour de la guerre, pour faire comme tout le monde. Tous ceux qui possèdent une maison, tous ceux qui occupent un appartement, entendent en tirer le plus grand profit… La moindre bicoque atteint des prix fous, le moindre taudis est disputé à prix d’or ».
Ces réfugiés, « rapatriés » en France libre après des années sous l’occupation allemande (voir notre chronique du 25 juin) ne bénéficient pas du même accueil que ceux arrivés au début du conflit. Outre la rapacité de certains, ils sont victimes de la méfiance de beaucoup qui les soupçonnent d’avoir entretenu des relations avec l’occupant et on les appelle parfois les « Boches du Nord ». Ceci explique que dès la guerre terminée, ils demanderont à rentrer au plus vite chez eux, malgré les dévastations qui ont frappé leurs villes et villages.