« La seconde victoire de la Marne » (Le Populaire) ;
« L’ennemi a repassé la Marne » (Le Phare) ;
« L’effet d‘une victoire » (éditorial du Populaire).
Les journaux crient victoire et le pays respire.
Dans les états-majors on se dispute la couronne de laurier du vainqueur.
Des Invalides, le général Guillaumat écrit à son épouse :
« On respire tout de même : le retrait des Boches au nord de la Marne, la reprise de Château-Thierry, la progression lente mais continue sur l’ensemble du front, et l’embarras des communiqués allemands, tout donne un air de victoire qui pourra être grande si on agit vigoureusement. Tout cela, c’est l’œuvre de Clemenceau et de lui seul. On ne le saura peut-être jamais, mais moi je le sais, qui suis au courant de toutes ses interventions pour remonter Pétain déprimé et remettre sur le bon chemin Foch désaxé par son anglophilie. Aidé par deux mauvaises têtes, Mangin et X (Guillaumat) il a tout de même fait triompher le bon sens ».
Au GQG, le général Buat note dans son Journal : « Je trouve très naturel qu’on donne le bâton de maréchal à Foch, mais je trouverais très mauvais que Pétain n’ait pas même l’apparence d’une récompense. Au fond, le projet d’attaque du 18 juillet est né ici [au GQG] Il a été – c’est la vérité – très appuyé et très approuvé par le général Foch, mais, je le répète, il est né ici. Or, la presse, comme agitée par un mot d’ordre, ne parle jamais que de la manœuvre de Foch, de la riposte de Foch. C’est une injustice et une contre-vérité ».
Et si les vainqueurs étaient les poilus ?