Le général Buat note dans son Journal :
« C’est fait, partout l’ennemi décolle. C’est l’avance sur toute la ligne mais une avance où nous ramassons des prisonniers, des canons, du matériel de toute nature. Autrement dit l’ennemi est en pleine retraite à l’est du canal du Nord ainsi qu’entre l’Aisne et la Vesle. L’édifice chancelle. Ah ! Si nous n’étions pas aussi fatigués, comme il serait bon de le faire basculer définitivement ! Et ce serait d’autant plus facile que partout on entend des craquements : révoltes en Estonie, mutineries dans un grand nombre de villes d’Allemagne [Il s’agit de grèves]… Symptômes agréables à constater car si l’armature se brise, tout croulera en même temps chez ce peuple d’esclaves…. Il faut bouter les Huns hors de France. Peut-être en est-il encore temps avant l’hiver. Je vais faire une instruction aux armées pour mettre tout le monde dans la note vraie.
C’est pour moi une chance inouïe d’être arrivé à cette place en un pareil moment ! »