Aujourd’hui, les journaux nantais rendent compte de la liesse qui s’est emparée de la population nantaise hier, à l’annonce de l’armistice.
Pour ne pas répéter des faits déjà signalés dans nos chroniques du 11 novembre, nous n’avons retenu des articles que les passages consacrés aux manifestations des soldats américains présents dans la ville :
« Nos alliés américains manifestent aussi leur enthousiasme de la façon la plus ingénieuse. Leurs camions, leurs autos, leurs side-cars, sont décorés aux couleurs françaises ou américaines. Des groupes d’hommes chantent, poussent des hurrahs !
Celui-ci, un grand blond, à poigne vigoureuse, manœuvre un énorme traquenard qui fait un bruit d’enfer. Un autre, juché sur un camion, prend une photographie de la foule qui grouille sur la place Royale. Soyez-en sûr, ce cliché là paraîtra un jour dans un grand quotidien d’Amérique.
D’autres camions passent, conduisant au travail des prisonniers boches, gardés par des soldats américains ».
(Le Populaire)
« Place Graslin, rue Crébillon, place Royale, place du Commerce, la circulation devint impossible… L’animation fut encore plus vive avec la nuit… Plusieurs monuments publics furent illuminés ainsi que bon nombre de maisons particulières. Place Graslin, une musique américaine, installée sur les marches du théâtre, exécuta plusieurs morceaux ainsi que les hymnes nationaux. Alors, l’enthousiasme ne connut plus de bornes… ».
(Le Phare)
Le directeur de l’école de garçons de Doulon-ville écrit :
« On s’embrassa on chanta, on se vit libéré du terrible cauchemar de la guerre. Les Américains fraternisèrent gaiement avec les Nantais, échangeant leur coiffure, faisant des rondes sur les places publiques ; on vit même de ces bons Sammies se coiffer de chapeaux haut de forme. Cette joie délirante dura plusieurs jours, puis le travail régulier reprit ».