Evoquant « L’opinion des populations sur les choses de la guerre » le commissaire spécial de Nantes écrit au préfet de la Loire-Inférieure :
« Lors de l’armistice, la population a manifesté dans les rues de la ville, d’une façon délirante, son contentement pour l’heureuse issue de la guerre. Elle parle maintenant de la démobilisation des vieilles classes. Le public semble compter, à brève échéance, sur un projet gouvernemental dans ce sens. On estime généralement que la démobilisation française suivra de très près la démobilisation allemande, en raison des nécessités de la vie économique et du désir ardent des mobilisés d’apporter un peu de bien être à leurs familles qui souffrent moralement et pécuniairement depuis si longtemps.
La population associe dans un même témoignage d’admiration et de reconnaissance le maréchal Foch et M. Clemenceau qu’elle considère comme les sauveurs de la France.
Les difficultés économiques n’ont pas été diminuées ces derniers temps. La population demande instamment que les Pouvoirs publics fassent diligence pour que tous les transports disponibles soient utilisés en vue de l’importation des denrées de premières nécessités qui font défaut ou dont les prix sont exorbitants ».