Année 1919
Passer de l’état de guerre à l’état de paix n’est pas chose facile. Pour signer le traité mettant fin au conflit, les difficultés viennent plus du camp des vainqueurs que de celui du vaincu. L’affaire traîne en longueur ; il faut maintenir la pression militaire sur l’adversaire et donc garder mobiliser des hommes qui ne pensent qu’à rentrer chez eux et le manifestent bruyamment.
La sortie de guerre loin de résoudre les problèmes économiques les aggrave parfois, en même temps qu’elle libère les revendications salariales et favorise les explosions sociales. Il y a chez certains un appétit de révolution.
La signature du traité de paix, le 28 juin, ouvre un cycle de fêtes patriotiques et bientôt de commémorations. On célèbre les poilus qui reviennent au pays, mais ces anciens combattants ne se sentent ni compris, ni reconnus, ni traités à la hauteur du sacrifice consenti. Une difficile réinsertion commence pour eux.
Une guerre s’achève, une drôle de paix commence.