Au lendemain du conflit, chaque camp politique construit sa mémoire de la guerre.
Côté républicain, on met en avant dans les écoles publiques nantaises un jeune héros qui s’engagea à 15 ans et tomba au combat à 18 ans : Jean-Corentin Carré.
Sa promotion est assurée par l’inspecteur d’académie comme on peut le lire à travers les rapports de quelques instituteurs :
« Le 26 février 1919, sur la proposition de M. l’Inspecteur d’Académie, après lecture du contenu d’une brochure relatant la vie et les faits héroïques accomplis par Jean Corentin Carré, une pétition fut signée par tous les élèves présents pour demander le transport au Panthéon des restes de ce jeune héros ».
(Directeur de l’école de garçons de Doulon-Ville)
« L’école s’est associée à la glorification de Jean Corentin Carré, le plus jeune poilu de France, ancien élève de l’école laïque du Faouët (Morbihan), tué en combat aérien le 18 mars 1918.
Par une pétition adressée à M. le Ministre, les élèves et les maîtresses ont exprimé le vœu que les restes de ce jeune héros de 15 ans reçoivent les honneurs du Panthéon. La pétition illustrée est reproduite dans le présent rapport ».
(Directrice de l’école de filles de la rue E. Péhant)
Malgré les pétitions le corps de J-C. Carré est resté inhumé à la nécropole de Rembercourt (55)
Dessin réalisé par une élève de l’école Emile Péhant
en hommage à J-C Carré (AMN)