La guerre se termine. Les réfugiés, français ou étrangers, retournent chez eux ce qui perturbe le fonctionnement des écoles et ne va pas sans quelques drames.
La directrice de l’école de filles de la rue E. Péhant écrit: « L’école a reçu 35 élèves originaires des départements envahis. Ces élèves ont suivi régulièrement les classes et leurs progrès ont été satisfaisants : six d’entre elles ont obtenu le certificat d’études.
L’école a été également fréquentée par 16 élèves de nationalité étrangère : 4 Belges et 12 Grecques. Celles-ci n’ont pas toujours été très assidues ; il en est pourtant qui ont acquis quelques notions de grammaire, de calcul, etc., et quelques-unes parlaient assez bien le français lorsqu’elles ont quitté la France. De petites Grecques de Smyrne se sont montrées particulièrement émues en venant faire leurs adieux à leurs maîtresses, elles ont promis de ne pas les oublier. En souvenir de leur séjour parmi nous, la directrice leur remit à chacune ou un livre de prix, ou une gravure, qu’elles emportèrent avec un réel plaisir ».
Le directeur de l’école de garçons de la rue du Moulin écrit : « Nous avons perdu cette année la plus grande partie de nos élèves étrangers. A la fin de février nous n’avions plus de Grecs ; leur rapatriement difficile s’est échelonné sur plusieurs mois. Deux familles entières dont nous avions ici les nombreux enfants se sont perdus en Méditerranée, à bord du navire « Chaouïa » qui a sauté sur une mine. Les Belges ont les uns précédés, les autres suivis les Grecs. Ces départs ont diminué un peu l’effectif de nos classes. Il nous reste encore 3 Belges et quelques Espagnols.
Ces enfants devraient emporter dans leur pays l’opinion bien arrêtée qu’on les a traités ici comme des Français ; ils devraient garder un souvenir reconnaissant envers la nation généreuse qui a fait de grands efforts pour soulager leur infortune, malgré la situation difficile dans la quelle elle vivait elle-même ».