A la conférence de la paix, chaque négociateur vient avec ses revendications. La France veut obtenir des réparations pour couvrir les dommages de guerre et des garanties militaires pour s’assurer que l’Allemagne ne l’agressera pas à nouveau. Sur ce dernier point, Foch a des positions très arrêtées.
Le général Buat, major général au GQG sous les ordres de Pétain, note dans son Journal :
« Le maréchal Pétain est allé hier 29, à Paris. Il a vu le maréchal Foch lequel est très remonté contre Clemenceau. Sous l’influence de Wilson et de Lloyd George, celui-ci est assez enclin à abandonner la rive gauche du Rhin, et le maréchal dit se battre maintenant pour le bassin de la Sarre qu’il n’est pas certain d’obtenir. Aussi sa colère est grande à la pensée d’abandonner la seule frontière militaire qui nous convienne, et le seul gage dont nous disposions pour obliger les Allemands à payer ce qu’ils nous doivent. La situation est tellement tendue que le maréchal menace de s’en aller. Comme il le dit, il est plus fort que tous les gouvernements. C’est évident puisqu’il est inamovible et qu’incontestablement, il possède une situation morale qui lui assurera toujours une grande notoriété ».
L’opposition entre politiques et militaires français est constante durant la conférence. Foch estime que la France doit être capable d’assurer seule sa sécurité face à l’Allemagne grâce à une solide frontière, étayée par l’occupation permanente de la rive gauche du Rhin. Clemenceau, ne veut qu’une occupation temporaire pour ménager les Anglais qui soupçonnent les Français de visées hégémoniques ; il pense que la sécurité de la France passe par la garantie des liens avec les Anglais et les Américains.
Foch et Clemenceau lors de la conférence de la paix |