C’est le titre en une du Populaire le 12 avril.
Le lendemain, le journal récidive : « La paix sera-t-elle signée à Pâques ou à la Trinité ? »
Dans son éditorial, « Cela ne peut durer », Gaston Veil se fait le porte-parole de l’opinion et des journalistes privés d’informations :
« L’impatience grandit de jour en jour. Nous sommes seulement étonnés qu’elle ait tant tardé à se manifester… M. Clemenceau refuse de dire un mot qui puisse nous éclairer sur la marche des délibérations des quatre. Les ministres font naturellement la même chose que lui…. Nous ne sommes renseignés que par des communiqués laconiques, qui ne signifient rien. Jamais on ne s’est moqué des peuples à ce point, jamais on ne les a traités avec tant de mépris.
Et pourtant, on nous avait leurrés de l’espoir que cette guerre aurait au moins l’avantage de rendre aux peuples leur souveraineté, qu’ils auraient la parole pour régler eux-mêmes leurs destinées !
Que se passe-t-il dans cette conférence de la Paix, et dans les commissions, et dans le conseil des Dix, et dans celui des Quatre, pour que tout aille si mal ?… Il faut que M. Clemenceau parle et fournisse au moins quelques indications… Nous voulons savoir ! »